La communauté asiatique de Paris est en émoi : la République aurait-elle des intentions malveillantes à son égard ? En effet, dans plusieurs arrondissements de la capitale, notamment rue Montgallet et avenue de Choisy, les commerçants chinois sont traumatisés : ils ont été l’objet de contrôles systématiques et massifs, effectués par des centaines de policiers ou de gendarmes au cours de déploiements impressionnants. Pourquoi ces descentes massives en présence de caméras de télévision, alors que la communauté asiatique défraie rarement la chronique ? Ces méthodes musclées sont d’autant plus traumatisantes pour nombre d’Asiatiques, surtout de la génération de nos parents et aînés, qu’ils ont précisément cherché refuge en France pour fuir le terrorisme ou l’oppression d’État ! Y aurait-il, dans le climat d’intolérance et de discrimination qui prévaut aujourd’hui, une volonté délibérée d’humilier ces citoyens venus d’ailleurs, qui ont transplanté leurs racines dans la terre fertile de France ? S’agit-il de stigmatiser les Français d’origine asiatique dont l’intégration discrète et silencieuse constitue la meilleure illustration de la réussite du modèle républicain ?
En compagnie d’un certain nombre de responsables d’associations asiatiques, je suis allé, cette semaine, interpeller le Médiateur de la République. En effet, les services de l’État, plus que tout autre institution, doivent se montrer exemplaires dans l’application des lois, conformément à la volonté du législateur et aux valeurs cardinales de notre pacte républicain, centré sur le citoyen. Rappelons, si besoin est, que notre pays est signataire de la Charte des droits fondamentaux de l’homme, un des modules essentiels du Traité constitutionnel européen dont beaucoup d’entre nous regrettent le rejet.
Cette rencontre a été des plus fructueuses, grâce à la disponibilité et au sens de l’écoute du Médiateur. Pendant près de deux heures, nous avons évoqué ensemble les problèmes rencontrés par la communauté asiatique quant à l’intégration (naturalisation, régularisation, « obstruction » de la part de certains services administratifs…), à la liberté d’entreprendre (répressions, violation du secret de l’instruction, incitation à la discrimination…) et surtout les soucis de la vie quotidienne (délinquance, insécurité, lenteur dans l’instruction des dossiers…). Au terme de ces échanges, il a été convenu de la mise en place d’un groupe de travail pour traiter ces dysfonctionnements. Nous remercions donc Monsieur Jean-Paul Delevoye de nous avoir écoutés, d’avoir délivré un message rassurant et essentiel à nos yeux : nous sommes bien partie intégrante de la communauté nationale !
mercredi, mars 15, 2006
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2 commentaires:
Very pretty site! Keep working. thnx!
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Je vous trouve bien optimiste... voir naif...
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