mercredi, novembre 16, 2011

ARTICLE PARU DANS LE POINT LE 30 NOVEMBRE


Le Point.fr - Publié le 30/11/2011 à 12:31 - Modifié le 30/11/2011 à 12:32

Un chef d'entreprise de 47 ans, Chenva Tieu, prend de plus en plus d'ampleur dans l'entourage du président de la République.

Chenva Tieu a déjà participé à la campagne des régionales de Valérie Pécresse. Chenva Tieu a déjà participé à la campagne des régionales de Valérie Pécresse. © DR


Bien qu'il ne soit pas encore officiellement candidat à sa succession, Nicolas Sarkozy s'intéresse d'ores et déjà aux nouveaux visages qui composeront sa future équipe. Depuis quelques semaines, il multiplie en effet les rencontres, à l'affût de jeunes talents, dans l'espoir de les voir apporter un peu de fraîcheur au sein d'une droite usée par cinq années de pouvoir. Comme en 2007, le président de la République aura à coeur de mettre en avant des personnes issues - comme on dit - de la diversité.
Instruit par les précédents Rachida Dati et Rama Yade - des "déceptions", selon lui -, il privilégiera des profils moins clinquants, moins glamour, mais beaucoup plus consistants sur le fond. À l'image de Chenva Tieu, un chef d'entreprise de 47 ans, fondateur de la société de production Online Productions et originaire de Chine, que le président a reçu durant quarante-cinq minutes, au début du mois de novembre, à l'Élysée. Conquis par le discours de son visiteur, Nicolas Sarkozy a, depuis, des ambitions pour lui. En commençant par lui réserver la 9e circonscription de Paris, celle qui englobe le 13e arrondissement, haut lieu de la communauté chinoise dans la capitale. On lui promet également un rôle dans la future équipe de campagne présidentielle.

"Ne pas toucher à leur portefeuille"

Chenva Tieu n'est pas totalement novice en politique. En 2010, il participe à la campagne des régionales de Valérie Pécresse. Quelques mois plus tard, Jean-François Copé, patron de l'UMP, lui propose un poste de secrétaire national en charge de l'Asie. Il accepte, mais ne se contente pas de livrer de petites notes géopolitiques sur les relations France-Asie. Le nouvel encarté fait le choix d'aller au contact de la communauté asiatique de France (évaluée à près d'un million d'individus - les Chinois représentent les deux tiers de cette communauté). Autant dire que lorsque cette communauté s'éveillera politiquement, les rapports de force électoraux seront tout autres...
Le président l'a sans doute compris. "Les Asiatiques votent de plus en plus. Il y a deux principes à respecter vis-à-vis d'eux : 1- Ne pas toucher à leur portefeuille. 2 - Ne pas porter atteinte à leur dignité", analyse Chenva Tieu. Après des débuts prometteurs à l'UMP, l'auteur d'un Manuel de chinoiseries (éditions Anne Carrière), fils de boat people, dont la famille a vécu à son arrivée d'Asie rue de la Boétie, non loin de l'actuel siège de l'UMP, a rencontré Olivier Biancarelli, conseiller politique auprès du président. C'est ce dernier qui a convaincu le chef de l'État de le recevoir à l'Élysée. Parfaitement sinophone, le cofondateur du XXIe Siècle, un club qui favorise la diversité dans l'entreprise, aurait bluffé Nicolas Sarkozy par son parcours, sa connaissance de la Chine, mais aussi de la France. Un modèle d'intégration que le président entend donc promouvoir.

mardi, novembre 08, 2011