samedi, décembre 17, 2005

Rencontre avec les Chinois d'Indochine

Le samedi 17 Décembre 2005, Eric Zhou, Président du Groupe Chinagora, nous a aimablement mis à disposition une grande salle pour accueillir près de 200 français d'origine asiatique venus débattre de la problématique de la communauté chinoise à Paris, avec la participation de Michel Lu.

vendredi, décembre 16, 2005

Etre français au XXIème Siècle

Aujourd’hui plus que jamais, la France, en tant que communauté nationale, a besoin de savoir ce qui la constitue : qu’est-ce qu’être Français au XXIème siècle ? Dans un monde aux repères changeants, bouleversé par la mondialisation, quelle définition de l’identité française proposer, qui soit en mesure de rassembler plutôt que de diviser ?
Connaître et comprendre son passé afin de mieux définir son identité au présent, telle est la finalité de l’ample travail de mémoire qui s’effectue aujourd’hui, dans nombre d’initiatives à travers le pays. La création de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, dont l’inauguration est prévue en 2007, manifeste d’ailleurs l’extrême importance accordée par les autorités politiques à cette tâche.

Car la question de l’histoire de l’immigration est éminemment politique, au sens noble du terme, c’est-à-dire qu’elle conditionne la possibilité même de notre « vivre-ensemble », de notre vie dans la cité de demain. Au moment où les tensions sociales déchirent le tissu urbain, où les tentations communautaristes ou religieuses menacent la cohésion de la collectivité, il est urgent de construire un récit et une représentation de la France où l’apport spécifique de chacun soit reconnu à sa juste place.C’est en cela qu’il nous tient particulièrement à cœur de contribuer à enrichir cette histoire.

jeudi, décembre 15, 2005

Des nouvelles de Chine

Une explosion dans une mine de charbon de la province du Liaoning ; un tremblement de terre dans la province du Jiangxi déplaçant près de 500.000 personnes ; deux explosions dans des usines pétrochimiques à Jilin et à Chongqing provoquant une pollution au benzène dans la rivière Songhua et privant d’eau potable les quatre millions d’habitants de la ville de Harbin. Ces événements tragiques, qui sont de natures différentes, suscitent des réflexions et des sentiments mitigés.

Devant une telle situation, me revient à l’esprit une de ces comparaisons entre pays dont les Anglo-Saxons sont friands : on dit souvent que l’Inde, qui paraît en ébullition en surface, est très stable en profondeur alors que la Chine, qui paraît très stable en surface, bouillonne en fait en profondeur, déchirée par les conflits structurels engendrés par l’ampleur du développement économique et sa rapidité, surtout.

En verrouillant l’information, on peut donner l’illusion que tout va bien, mais combien de temps peut durer ce leurre à l’ère de la mondialisation ? Il ne s’agit pas ici de donner des leçons à qui que ce soit, mais on a toujours des choses à apprendre des autres : peut-être la Chine pourrait-elle jeter un regard sur son voisin indien et s’inspirer de certaines pratiques, qui montrent qu’il n’est pas nécessaire d’avoir peur de dire les choses, car la peur n’est jamais bonne conseillère.

En tout cas, je vois comme un signe encourageant l’attitude des autorités locales et des dirigeants de la China National Petroleum Corp., qui ont présenté leurs excuses à la population de Harbin !

mardi, décembre 06, 2005

L'immigration asiatique en France

L’immigration asiatique en France, peut-être parce qu’elle ne porte pas en elle les stigmates de la décolonisation, paraît souvent plus discrète ou silencieuse que les autres immigrations. En tout cas, elle ne semble pas susciter les polémiques qui entourent habituellement ce sujet sensible.
Son histoire est pourtant complexe et mérite d’être racontée de façon plus détaillée. On considère souvent que l’arrivée des immigrants asiatique sur le territoire français s’est faite en trois vagues distinctes : la première, à partir de la province du Zhejiang, débute dans les années 30, s’interrompt pendant la période maoïste et reprend en 1986 ; la seconde intervient dans les années 1970, en provenance du Sud-Est asiatique, et voit une population d’origine « indochinoise » s’installer dans le XIIIème arrondissement de Paris ; enfin une troisième vague amène, à partir de 1997, des migrants originaires de l’ex-Mandchourie, ceux qu’on appelle, non sans dédain parfois, les « Dongbei ». Une telle classification a le mérite de la simplicité, mais elle s’avère incomplète. Car l’immigration chinoise est plus ancienne : pendant la Première guerre mondiale, dans le cadre d’une convention signée entre les autorités chinoises et les gouvernements alliés, près de 150.000 Chinois arrivèrent pour participer à l’effort de guerre.

dimanche, décembre 04, 2005

150.000 chinois dans la Grande Guerre

L’écrivain Victor Segalen, auteur de Stèles, s’était rendu en Chine en 1917, dans ce qui devait être son dernier voyage, en tant que médecin chargé de superviser le recrutement des travailleurs. En mars 1917, il écrit de Nankin à son ami Jean Fernet : « J’appartiens donc à cette mission militaire de recrutement des travailleurs chinois. Les choses vont bien, et on lève à raison de 200 par jour… Ce sont des gens du Chantong et du Ngan-houei, infiniment plus sages et robustes que ces exportés dockers de Canton ou du Fou-kien».
Et, dans une lettre à sa femme Yvonne : « On a, de 6 heures du matin à 3 heures de l’après-midi, réexaminé et embarqué à bord de l’Empire, 1.800 coolies du Chantong et du nord du Kiangsou. De bons types de laboureurs bons garçons et pouvant faire de bonne besogne. Ils sont vêtus de neuf, lavés, trillés déjà. Je n’ai jamais vu foule chinoise si appétissante. Ils doivent compléter les 7 à 8.000 que l’on a déjà reçus en France. »
Originaires des provinces du Nord, ces hommes jeunes, pourvus d’un contrat de cinq ans, devaient travailler dans l’industrie et l’agriculture. Ils furent en fait affectés à toutes sortes de tâches : construction de dépôts de munitions et de lignes de chemins de fer, réfection des routes, nettoyage des champs de bataille, chargement et déchargement des navires dans les villes portuaires, manutention dans les manufactures d’armes et de munition, dans les constructions mécaniques et navales, etc. 95.000 furent mis à la disposition de l’armée britannique (au sein des fameux « Chinese Labour Corps »), dont le commandement se trouvait à Abbeville, les autres travaillèrent pour l’armée française dans le nord de la France. Certains auraient même pris part à la campagne de Picardie, en 1918.
Les chiffres ne sont pas très fiables mais on estime généralement qu’à la fin de la guerre, près de 20.000 ont trouvé la mort en France, entre 120.000 et 125.000 sont rentrés au pays, mais un nombre non négligeable d’entre eux, de 3.000 à 6.000, sont restés ici. Ils constituent donc la base de la première immigration chinoise d’importance en France.
Ces faits sont peu connus, même si plusieurs associations chinoises ont souvent cherché à attirer l’attention sur eux avec des cérémonies commémoratives officielles au cimetière de Nolette, à Noyelles-sur-Mer, près d’Abbeville, le plus important des 37 cimetières chinois de France.
Dans le XIIIème arrondissement, un monument à la mémoire de ces travailleurs a été inauguré en 1998, place Baudricourt. Les Français d’origine chinoise sont très attachés à cette mémoire, élément fondateur de leur identité, et ils manifestent de plus en plus leur désir de voir reconnue cette affirmation identitaire.

vendredi, novembre 18, 2005

Nous, les Asiatiques de France

Nous - les Français d’origine asiatique - avons un long chemin à parcourir ensemble désormais, car nous venons des mêmes contrées lointaines, car nous appartenons à la même communauté, celle des exilés volontaires ou involontaires qui avons transplanté nos racines dans la terre de France. La France est un pays magnifique : elle nous a tous accueillis, elle nous a donné la possibilité de travailler, d’entreprendre. La République a pourvu à l’éducation laïque de nos enfants,... elle leur a inculqué des valeurs de liberté et d’égalité auxquelles nous tenons. Nous aimons la France, et c’est pourquoi nous nous réunissons aujourd’hui.
En effet, la France est notre pays, mais nous avons deux patries : nous sommes Français, et Asiatiques en même temps, Français d’origine cambodgienne, chinoise, laotienne, vietnamienne. Nous avons en nous deux cultures, deux modes de penser, deux façons de vivre. Ce double héritage constitue notre richesse. Fusionner deux en un, surtout pas ! L’identité de la France est multiple, elle est plurielle, elle est diversité. C’est une chance pour notre pays, qui doit savoir la saisir.

Nous nous trouvons aujourd’hui à la croisée des chemins. La société française est en train de changer. Une certaine prise de conscience commence à s’imposer. Des fenêtres s’ouvrent, des opportunités se présentent qui étaient quasiment impensables il y a peu.

Et la communauté asiatique aussi est en train de se métamorphoser : elle entre dans une nouvelle phase de son histoire, la phase de la « vraie vie », après celle de la « survie ». Pendant longtemps, nos parents et nous-mêmes avons dû travailler pour simplement survivre, pour donner à manger aux enfants, pour avoir un toit. Généralement, nous sommes durs à la besogne, nous ne ménageons pas notre peine, nous sommes ingénieux et inventifs, alors il est normal que nous réussissions dans nos domaines respectifs. Nous avons amplement prouvé que nous savions, parfois même mieux que les autres, créer de la richesse, et contribuer à la prospérité du pays. Nous connaissons la réussite économique et financière, mais nous sommes plus qu’une force économique, nous sommes des Français qui veulent vivre pleinement leurs citoyennetés.

Notre civilisation nous a donné un passé, la République nous offre un avenir.

lundi, novembre 14, 2005

On ne peut pas faire table rase de son passé..

Depuis plusieurs jours, mes amis résidant hors de France m’appellent, affolés, pour demander de mes nouvelles : ma voiture a-t-elle été épargnée par les émeutiers ? Ai-je pu sortir de chez moi et aller au bureau ? Le ravitaillement est-il assuré dans le quartier ? Rien d’étonnant à cela, tant les médias étrangers ont donné des événements des dernières semaines une image excessivement dramatique !
La situation est grave, certes, mais il faut raison garder : l’embrasement des banlieues manifeste l'échec des politiques de la ville et de l’immigration menées depuis vingt ans par les gouvernements successifs, de droite comme de gauche. Mais s’agit-il pour autant, comme le claironnent complaisamment certains démagogues, de la mort annoncée du modèle d’intégration à la française ? Je ne le crois pas, bien au contraire !
En tant que pur produit de l’école de la République, je peux témoigner que ce modèle demeure toujours valable et plus nécessaire que jamais. Bien sûr, si le modèle est bon dans son principe (refus du communautarisme), il faut lui donner les moyens de fonctionner, de s’adapter aux changements du monde d’aujourd’hui. Ce qui n’a pas toujours été fait…
Voilà ma conviction : c’est en m’appuyant, en même temps, sur ma culture d’origine et sur les principes de la République que je peux construire un avenir citoyen. Originaire de la communauté chinoise du Cambodge, j’ai grandi dans un environnement nourri par une double culture : la chinoise transmise par mes parents et la française enseignée par l’école laïque. Je suis fier de l’héritage de mes parents, constitué par la langue, l’histoire, les valeurs, les figures morales de cette grande civilisation qu’est la Chine. Je suis reconnaissant à la France de nous avoir accueillis, en nous donnant la possibilité, sur la base de l’égalité et de la liberté, d’entreprendre et de nous épanouir. Nous sommes tous différents mais cette diversité que nous apportons au banquet républicain permet justement la richesse du festin.
L’intégration de la communauté d’origine asiatique peut nous servir d’inspiration pour comprendre le désarroi des autres communautés face à ce qu’elles considèrent comme l’indifférence ou le mépris de la République. On ne peut pas faire table rase de son passé, or la France, peut-être parce qu’elle n’a pas fini de digérer sa décolonisation, a souvent négligé de donner à la culture d’origine des populations immigrées la juste place qui lui revient. Il faut donc faire en sorte que chacun soit fier de son passé, de la culture de ses parents, afin de pouvoir apprécier vraiment ce que nous apporte la République.

La France est une terre fertile, à nous de la cultiver !

jeudi, novembre 10, 2005

Redonnons de la centralité à tous les citoyens

Si des centaines de milliers d’emplois demeurent inoccupés dans le domaine des services à la personne, c’est qu’ils ne paraissent guère attrayants (ni bien rémunérés, ni glamour !). Comment inciter les jeunes à aller vers eux ? En leur montrant qu’ils accompliraient alors un acte citoyen, dans la mesure où ils rendent service à la société : leur travail crée de la valeur, enrichit la collectivité. Celle-ci, en retour, doit trouver une façon de manifester sa reconnaissance, même si elle n’a pas la capacité de mieux les rémunérer : en donnant une gratification sous la forme d’une valorisation symbolique.
Redonner « sens » au travail, explorer toutes les pistes permettant de redonner un « sens » au travail, de faire prendre conscience que le travail est le moteur de l’accomplissement de soi, autant que celui des relations sociales et des échanges.
Pour être efficace, cette refondation du sens pourra s’effectuer sur trois plans essentiels que psychologues et sociologues connaissent bien, et qui couvrent l’ensemble de l’identité humaine : le réel (champ de la matière, réalité de l’espace et du temps), l’imaginaire (champ de la représentation, projection et identification) et le symbolique (champ du langage et de la loi).
Elle prendra en compte toutes les catégories de citoyens dont le rapport au travail apparaît comme difficile ou conflictuel : les jeunes arrivant pour la première fois sur le marché de l’emploi ; les chômeurs, récents ou de longue durée ; les travailleurs précaires, dont l’emploi est peu satisfaisant ou insuffisant à assurer une vie digne ; les seniors, dont les compétences pourraient être mieux mises à profit pour la collectivité.
La valorisation de soi repose sur la reconnaissance de son propre rôle social par la collectivité. Il faudra un système de reconnaissance comportant une identité visuelle forte venant s’ajouter au système traditionnel de rémunération. Refonder le sens du travail signifie retrouver la confiance en soi, redonner la capacité de prendre des initiatives constructives et de s’ouvrir sur le monde d’aujourd’hui.
Une telle entreprise semble primordiale, car elle conditionne tout simplement notre capacité à construire la cité prospère de demain.

mardi, novembre 08, 2005

Le travail donne sens à l'existence

C’est dans un tel cadre que la réflexion sur le travail peut aboutir : le travail ne peut se réduire à l’ensemble de ces tâches pénibles, répétitives, absurdes, qui nous fournissent de quoi (sur)vivre. Le travail est valorisant, parce qu’il me fait « homme ». Pour forger son identité, l’homme a besoin de s’imaginer, de se projeter, et de s’accomplir.
Le travail est ce qui permet d’accomplir ce projet de soi ! Je suis ce que je réalise. On ne le répétera jamais assez, notre République est une « méritocratie », et nous en sommes fiers. Cela signifie que chez nous, il n’y a de noblesse que par l’effort et le travail, et non par la naissance ou la richesse. Nous n’existons que par ce que nous faisons. Nous ne sommes valorisés ni par notre nom ni par notre fortune, mais bien par nos réalisations.

Voilà donc la voie à creuser : faire comprendre qu’il y a une véritable réalisation de soi dans le travail, et faire en sorte qu’il y ait une vraie reconnaissance du travail réalisé. Des jeunes heureux de travailler. Celui qui travaille et se réalise ainsi apparaît comme un modèle social, un personnage idéal auquel on a envie de s’identifier.
C’est particulièrement valable pour les jeunes, dont il faut transformer le rapport au travail et susciter le désir de travailler.

lundi, novembre 07, 2005

Redonner sens au travail

Le gouvernement s’est engagé à gagner la « bataille de l’emploi », c’est en effet la priorité des priorités, pour laquelle toutes les énergies du pays doivent être mobilisées.
Cependant, la plupart des mesures proposées jusqu’ici, et notamment les différents types de « contrats » mis en place, n’exercent qu’une action marginale sur le chômage, car elles n’en traitent que les effets (pourquoi ne travaille-t-on pas, ou pourquoi ne peut-on pas travailler), et rarement les causes (pourquoi ne veut-on pas travailler).

Il est donc nécessaire d’entreprendre une véritable révolution copernicienne, c’est-à-dire un bouleversement radical dans la façon de considérer le problème, en adoptant une perspective nouvelle : celle du travail en tant que fondateur du sens, seule susceptible de redonner souffle et vitalité à une société en panne de repères et d’aspirations.
De fait, notre société dans son ensemble apparaît démoralisée et divisée. Or, la cohésion sociale constitue le principe de base de toute volonté publique. Pour être efficace, l’action politique doit s’appuyer sur des valeurs, c’est-à-dire le socle sur lequel on bâtit la société d’aujourd’hui et de demain. Quelles sont les valeurs de la France du XXIème siècle ? Quel est le projet de société qui fait vibrer tous les Français et qui leur donne envie d’avancer ?
La réponse est certainement à chercher du côté d’idées exaltantes comme la justice, la solidarité, la conviction que nous partageons quelque chose qui donne sens à notre vie.

dimanche, novembre 06, 2005

samedi, novembre 05, 2005

Quand j'étais plus jeune

Quand j’étais plus jeune, l’Antiquité grecque me fascinait et j’aimais beaucoup lire les histoires tirées de la mythologie ou d’Homère.
Celle-ci se passe au IIIème siècle av. J.-C. :
l’armée du général romain Marcellus assiège la ville de Syracuse, en Sicile, qui résiste longtemps grâce aux machines de guerre (catapultes, grues) inventées par le grand savant Archimède (mais oui, celui-là même qui s’était précipité hors de son bain et avait couru, tout nu, dans les rues, en s’écriant : « Eurêka ! Eurêka ! »...). Il y avait surtout ce miroir parabolique qui permettait de concentrer les rayons du soleil et d’incendier les navires romains au loin. C’était un peu comme une sorte de rayon laser avant l’heure, une anticipation des combats entre vaisseaux intergalactiques de la Guerre des Étoiles. Bien sûr, on se disait que ce n’était sans doute pas possible, technologiquement parlant, car l’idée semblait trop belle et relevait davantage du produit de l’imagination des conteurs ou des poètes, mais cela me faisait rêver en tout cas.

Or, un groupe d’étudiants du fameux Massachusetts Institut of Technology (MIT), sous la conduite du professeur David Wallace, ont prouvé, le 4 octobre dernier, que c’était parfaitement possible : sur le toit d’un garage du MIT, ils ont disposé 127 miroirs tout simples devant la maquette grandeur nature d’une proue de navire et, en dix minutes, ont réussi à l’enflammer !
Pourquoi cette nouvelle m’a-t-elle frappé, et même enthousiasmé ? C’est parce qu’elle a provoqué en moi l’exaltation qu’on ressent quand un rêve d’enfance devient réalité. Nous sommes tous habités par d’innombrables songes, utopies, fantaisies, qui, à leur manière, donnent sens et direction à notre vie. Il serait bien sûr déraisonnable de s’en contenter, mais il faut apprendre à la valoriser : ce sont des moteurs qui nous poussent à agir.
Et je demeure persuadé que l’utopie devient réalité par l’action…

vendredi, novembre 04, 2005

dimanche, octobre 30, 2005

samedi, octobre 29, 2005

Jean Guyot me remet les insignes de Chevalier dans l'Ordre du Mérite

Le Premier Ministre Jean Pierre Raffarin me fait l’honneur de me nommer Chevalier dans l’Ordre National du Mérite pour mon sens de l’initiative et de l’entrepreneuriat. C’est une récompense qui dépasse tous les codes de reconnaissance sociale, moi un enfant immigré à qui la République a tant donné : ses grandes valeurs de liberté et d’égalité, l’accès à la formation, la possibilité d’entreprendre, la liberté de penser…Pour ce moment privilégié de mon existence, j’ai demandé à Monsieur Jean Guyot de me remettre les insignes.
Depuis longtemps, un grand personnage de l’histoire contemporaine a toujours inspiré mon action ; il s’agit de Jean Monnet. Jeune négociant de cognac à Cognac, il a convaincu Viviani, Président du Conseil, dès le premier contact sur la façon de mieux gérer les approvisionnements avec l’Angleterre pendant la Grande Guerre. De même, il s’est opposé aux conseillers de Roosevelt sur l’insuffisance du premier Victory Plan, qui a fait dire Keynes que Monnet a sauvé 100.000 vies et raccourci la guerre d’une année. Enfin, il a réussi le pari fou en concevant les bases de l’amitié franco-allemande après 400 ans de conflits continus avec la déclaration du 9 Mai 1950 qui débouchera sur la création de la CECA dont le directeur financier est un certain Jean Guyot.

Homme de vision et d’action, Monnet est une grande source d’inspiration et d’exemplarité. De ce personnage, j’ai compris que l’utopie devient réalité par l’action.

jeudi, octobre 27, 2005

Pourquoi notre engagement à l'UMP ?

Parce que l’UMP est le parti qui, plus que tout autre, nous donne la possibilité et l’espace pour nous exprimer. Nous sommes Asiatiques, donc pragmatiques. Nous ne sommes pas attirés par l’idéologie, les débats dogmatiques.
Ce qui nous intéresse, c’est construire, c’est réaliser, c’est concrétiser. Aujourd’hui, l’UMP nous ouvre cette porte, en définissant les modalités pratiques de détermination des investitures à la députation et aux municipales : c’est les militants qui vont décider et non plus une commission opaque comme c’était le cas encore récemment. Nous avons une carte à jouer.
Plus nous sommes nombreux à l’UMP, plus nous pourrons porter nos messages aux politiques et obtenir d'eux des engagements forts pour le renouveau de la représentation aux prochaines élections de 2007 et 2008. Ne laissons pas passer cette chance historique !
La République nous a beaucoup donné, il est temps de lui rendre, de libérer notre dette, en faisant prendre conscience que la France doit tirer un meilleur parti de sa diversité : une meilleure intégration de tous ses enfants la rendra plus forte et plus riche.
Soyons exigeants, pour vous-mêmes, pour vos enfants, exigeants sur la qualité de la vie que nous menons, sur la nature de la société dans laquelle nous avons choisi de vivre.
Soyons fiers, de vous-mêmes, de vos enfants, de vos origines, de vos choix, et de le dire haut et fort.
Soyons audacieux, de nous montrer entreprenants pour défendre notre cause.
Réalisons cette vision de la France du XXIème siècle, où chaque citoyen sera reconnu à sa juste valeur. Vive la France. Vive la République

mardi, octobre 25, 2005

Pour vivre heureux, vivons cachés...

Ce proverbe est une sagesse populaire à laquelle l’Asiatique que je suis est sensible : ne pas rechercher les lumières de la rampe, c’est une discrétion fort louable. Mais nous avons vécu cachés trop longtemps, nous avons été trop discrets jusqu’ici. Regardez autour de vous : nous ne sommes présents dans aucune instance représentative de la société civile, syndicats, chambres de commerce, partis politiques. Sans parler de la représentation politique à tous les niveaux : gouvernemental, parlementaire, régional, municipal ! En un mot, nous n’existons pas !
Cette situation est anormale.
Est-ce une exclusion ou une démission. Peu importe, Aujourd’hui, nous voulons acquérir de la visibilité, mais nous refusons être visibles comme certains voudraient que nous le soyons, c’est-à-dire de façon négative. Nous avons tous été choqués par l’image que l’on a cherché à donner de nous certains médias, notamment à travers ces reportages sur les « appartements-raviolis » ! Que d’amalgames mensongers ! Que de partis-pris malveillants ! La communauté asiatique ne se réduit pas à des ateliers clandestins ou à des sans-papiers ! Qui s’est alors dressé pour nous défendre ? Personne ! Qui a cherché à contrer les initiatives de certains maires d’arrondissement contre la liberté d’entreprendre ? Personne ! Nous sommes sans voix, nous ne pouvons nous faire entendre. Voilà un silence que nous n’acceptons pas, et une peur que nous refusons de cautionner.
Or, la situation ne peut que s’aggraver. La Chine fait beaucoup parler d’elle depuis quelques années, son économie se développe à un rythme phénoménal, sa place sur la scène internationale se renforce. C’est un mouvement formidable, et nous sommes tous très fiers de voir nos frères et nos cousins chinois réussir à trouver le chemin de la croissance. Mais la Chine fait peur aussi. Pas un jour sans que les médias nous parlent des importations textiles, des délocalisations dans les secteur de la confection ou de la chaussure, des rachats d’entreprises occidentales par les Chinois, etc. On sent bien qu’il faudrait peu de choses pour qu’on nous refasse le coup du « péril jaune » ! Qui se lèvera alors pour expliquer que ce sont des fantasmes ? Qui pourra faire comprendre à l’opinion publique que l’échange interculturelle permet de mieux se comprendre ?
Nous voulons être vus, nous voulons être entendus !
Mais nous voulons surtout notre responsabilité.
Nous voulons pour nos enfants, pour les générations futures, une juste place dans la France du XXIème siècle. Nous ne pouvons plus nous contenter de survie, il faut vivre pleinement. Or vivre, c’est « vivre-ensemble ». Et c’est ça la définition même du politique. Pour exister, il faut exister politiquement. Certains ont peur de la politique, de se trouver instrumentalisés par la politique. C’est qu’ils ont une idée erronée de la politique. Car la politique est est la forme la plus noble de notre engagement.
Les jeunes de la communauté asiatique n’ont pas pris conscience qu’être pleinement citoyens, c’est s’exprimer selon les règles démocratiques de ce pays. Ils ont peut-être manqué d’exemplesou d’éducation politique et civique. C’est en pensant à eux qu'il faut se sentir ambitieux, parce que nous croiyons en eux. Nous croyons tous qu’ils ont un rôle éminent à jouer dans la vie de ce pays; il faut leur montrer le chemin, leur montrer qu’il est possible d’être aussi bons et efficaces que tous leurs compatriotes.
Donc utiliser la voie politique est indispensable aujourd’hui.